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  • : Ce blog réunit mes écrits depuis des années sur divers sujets : actualité, politique, fascisme, religion, sexe, amitié, sous forme de pamphlets, d' articles, de nouvelles et de poèmes. Il est mis à jour régulièrement. Bon voyage dans mon univers !
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15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 10:43

Voici un extrait d’un roman de Claude RANK « Guerre à la paix », édité en 63, que m’avait offert un kamarade.

 

 

Vers la fin du roman, un groupe de néo-nazis viennent « perturber » des manœuvres de l’OTAN en Angleterre.

  Guerre à la paix

 

« Il était grand et maigre, avec des lèvres très minces, des cheveux blonds coupés en brosse, une expression féroce.

 

- Ils ont changé les allemands, kerl ! On est déçus, nous, à Londres, de les voir changer à ce point. On doit montrer la voie et c’est drôle que ce soit à nous de leur expliquer maintenant que la nouvelle Europe ne peut se faire qu’avec les vieux principes de Nüremberg.

 

- Sont cinglés et on va leur rentrer dedans, dit le Français, pâle de rage. Tire-toi de là, Fritz !

 

- Un moment ! trancha l’allemand, avançant vers le groupe des potencés. Nazisme ? C’est du nazisme que vous parlez, imbéciles ?

 

Poyston blêmit encore sous l’insulte. Mais les rangs « alliés » se resserraient, formant un cercle très menaçant.

 

- Qui êtes vous donc pour parler du nazisme ? reprit l’allemand, d’une voix vibrante de mépris. Qui vous a donné le droit, même, de salir ce qu’a été le nazisme ? Le vrai !

 

- Salir ?

 

- Salir ! répéta le sous-off, mordant ses mots. Vous êtes des clowns illuminés, uniquement pétris de haine imbécile, des ratés de l’anarchie, des grotesques qui ne parvenez qu’à faire croire que le nazisme n’était formé, à votre image, que de grotesques ! Le nazisme à la sauce anglo-saxonne sombre immanquablement dans la pitrerie ! Votre lutte…

 

- Notre lutte ne fait que commencer, essaya de placer Poyston, le menton tremblant. Mais ses effets se sont déjà fait sentir en Italie, en France…

 

- En France ? Imbéciles ! En France, faussé ou pas, l’idéal de l’O.A.S. était valable, prenait ses racines dans une souffrance et dans un déséquilibre. Votre idéal à vous est fabriqué artificiellement, comme des savonnettes ou des macaronis, par des malins.

 

- Et où ces idiots-là ont-ils pris que l’O.A.S. était nazie ? intervint un sergent para à l’accent algérois, s’approchant. Dites…

 

- Un moment, coupa l’Allemand, je n’ai pas fini. Où sont leur programme, leur doctrine ? Qui leur a inculqué cette doctrine ? Ils disent ou veulent faire croire que d’anciens nazis sont derrière ! C’est possible. Mais il est certain que l’argent vient de beaucoup plus loin, de plus loin que l’Allemagne.

 

Il frôla avec dégoût, d’un doigt, la chemise de Poyston qui recula comme si on l’avait brûlé au fer rouge.

 

- le nazisme a peut-être commis de sales erreurs, mais il nous a donné, à nous au moins l’enthousiasme et le prestige. Il a redressé un drapeau que Weimar avait traîné dans la boue, il a fait trembler le monde et il nous a fait vibrer. Mais il représentait l’Allemagne et nous étions Allemands. Vous…

 

Ses lèvres se tordirent de mépris, il abrégea brusquement :

 

- Dehors, maintenant. Et une chose est sûre : si le nazisme a fait trembler le monde, vous, vous le faites rigoler !

 

- De quel droit, ce sermon ? grinça l’un des hommes des Blacks Kommandos. Poyston…

 

- Ferme ça, Comrade ! enjoignit le sous-officier allemand.

 

Il remonta tout à coup sa manche de vareuse, puis sa chemise. A mi-bras, on devinait encore deux minuscules cicatrices blanchâtres.

 

- Regarde ! Dessous, il y avait deux lettres tatouées. Moi, je sais… A ma sortie de l’école de Bad Tölz, j’ai fait Moscou, plus tard Kharkov, et Rostov et Stalingrad, puis ç’a été l’aller et retour : Lublin, Varsovie, Lodz et Berlin ! Nous étions des vaincus, c’était de bonne guerre. Mais nous nous sentions malgré ça des hommes, des vrais. Le nazisme s’écroulait, mais nous demeurions l’honneur, en dépit des forcenés des camps de concentration et des assassins. Lorsque un pays, un idéal, des armées, un passé s’écroulent, la peur engendre toujours des assassins, c’était dans l’ordre inéluctable, implacable, des choses. Et voilà pourquoi je parle : moi, j’y étais !

 

- Fais-le taire, Poyston, dit mollement un autre potencé.

 

- Je t’étranglerai avant de cette main-là ! cria l’ancien SS, montrant ses cinq doigts largement étalés et fendant le premier rang en direction de l’homme. Voulez-vous que je vous dise qui vous êtes : des crétins qui n’ont rien compris, qui n’en ont pas assez bavé pour comprendre. Nous, nous avons pensé après la défaite : nous sommes moralement morts mais nous avons lutté, nous avons tout donné et ça prouve que nous étions sincères. Nous avons été trompés, nous nous sommes autosuggestionnés, on n’a pas su, pas voulu, pas pu nous faire comprendre ? Qu’importe ! Nous étions sincères. Mais vous…

 

Il souleva l’homme qui avait parlé par le col de sa chemise brune.

 

- Vous, vous êtes des pantins hurlants et bornés sans preuves derrière vous. Vous n’êtes que hurlements gratuits. Des roquets. Et je vous le dits : vous salissez ce qu’il y a eu de bien, dans le nazisme.

 

Il lâcha l’homme et recula, les défiant du regard.

 

- Le nazisme s’est écroulé et il est mort. Alors, vive l’Europe ! A travers des millions de cadavres inutiles, ç’a tout de même été notre idéal et ça le reste.

 

… » 

Toujours d’actualité …

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