17 décembre 2006
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Au milieu de toute la médiocrité télévisuelle qui nous entoure, l’émission Culture et dépendances sur France 3 du mercredi 19 mars 2003 à été une merveille de moment télévisuel. Un écrivain « handicapé », Alexandre JOLLIEN, était reçu pour la parution de son livre : « Le métier d’homme » aux éditions du Seuil. Quelle leçon de vie, quelle beauté dans ce combat. Il y a chez Alexandre JOLLIEN comme chez certains autres handicapés que je connais, dans son refus de se faire cloisonner dans le système, quelque chose de Nietzschéen, de surhumain qui laisse derrière lui la plupart des hommes dits normaux parce que physiquement plus valides. Le « politiquement correct » actuel n’est plus seulement politique, il est physiquement normalisé, quitte à être englué dans le star’académisme. Nous sommes dans une société où la soumission à l’inculture est devenue norme. MISHIMA prônait le culte du corps et de l’esprit. De nos jours, la société de consommation détruit les masses en les abrutissant. Les salles de musculation ne suffisent plus aux nouveaux « Apollons ». Ceux-ci se font des picouses pour se créer des abdominaux sous les projecteurs des caméras. Ah s’il existait la même chose afin de remplacer le pois chiche qui leur sert de cerveau ! Le monde est en train de crever des faux-bons sentiments de notre société qui normalise en niant la différence. Une société anesthésiée où il ne faut pas faire de vagues, société qui invente des euphémismes, où l’on parle le politiquement correct. Depuis quelques années, les femmes de ménage avaient été promues « techniciennes de surface », les aveugles étaient devenus des « non-voyants ». Maintenant, il ne faut plus dire que les gens sont gros, mais qu’ils ont une « surcharge pondérale », où l’on change le mot d’handicapé en « non-valide », où les nains ne le sont plus mais qu’ils ont une « croissance contrariée » ; ceci pour cacher, diminuer par le langage, les situations comme si on en avait honte. On a pas le droit d’être gros, moche, maigre, étranger, fasciste, handicapé, poète, célibataire, pauvre, homo, nain, myope. Nier les différences, c’est nier les êtres humains, c’est nier l’humanité des individualités. Personnellement, je dénie à quiconque dans ce pseudo état de droit, le droit de me juger. Vis-à-vis de cette société, mon « handicap » à moi, est politique. Fasciste je suis, fasciste je vous emmerde si cela ne vous plaît pas. Au lieu de laisser ( de côté ) les gens comme ils sont, on ferait mieux de les prendre comme ils sont ! C’est des différences que naît l’échange, et cet échange qui mène à la connaissance ; connaissance des autres et du monde. Avec « démocratie », le pire mot que je connaisse, est… intégration. L’autre, ( quel qu’il soit ), doit s’intégrer, et de par-là se nier pour être politiquement correct. Ce concept d’intégration va bien au-delà de l’étranger, car il s’étend à tous ceux qui font partie des minorités car on a plus le droit, simplement, d’être… et d’être soi au milieu des autres. Cette émission sur France 3 était une sorte d’arrêt sur sentiments, genre d’émission que l’on aimerait retrouver plus souvent à des heures de grande écoute. |