19 décembre 2006
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La nuit.
Nuit noire;
peuplée de folies, d’espoirs
et de vies ...
parfois meurtries.
Je promène seul,
ma gueule
à travers les trottoirs -
noirs;
traînant ma peine,
en un boulet de déveines.
Une fille s’avance,
me fait des avances,
je passe ...
de guerre lasse.
Clochards
aux yeux embrumés,
dealers noirs
vendeurs de fumée.
Sirène de police
au son triste
faisant fuir Marianne et Béatrice,
zonardes
blanches et hagardes,
à peine sorties de la matrice.
Devantures de bars vendeurs de rêves;
tels de gros aquariums
où coule, comme dans les veines,
la bière en un vital sérum.
Je pousse la porte,
agression d’âmes mortes;
yeux rivés sur l’étranger
qui amène de l’air frais.
Reprise des discussions,
déglutition des boissons.
Marins en bordée
autour d’un billard Français.
A travers un nuage de fumée,
se mêlent le claquement des boules
aux rires des poules
outrageusement maquillées.
Pêcheur ivre, radotant des ragots
sur le capitaine de son rafiot.
Je finis mon verre,
sors prendre l’air.
Sur le port, un banc;
arrêt quelques instants.
Le soleil pointe à l’horizon
sa blancheur de coton.
Je remonte vers la gare
pour un dernier petit noir.
Et je prends pied comme toujours
dans un nouveau jour.
Telle une ombre
qui arrive, sombre,
le jour.