17 décembre 2006
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Je me suis réveillé ce matin, et j'ai vu qu'il me fallait encore vivre. Vivre. Pour qui ? Pourquoi ? J'ai jusqu'à ce jour, traversé ma vie sur un fond d'amertume - ponctué par ce que certains appellent des instants de bonheur - une perpétuelle attente de la mort; non avec résignation ou peur, loin de là, mais avec l'étonnement qu'elle ne soit pas encore venue. Car je ne sais pas ce que je fais sur cette terre, en cette époque ... Une vie que je traverse comme égaré entre deux pièces dans un couloir qui me mènerait à une autre vie. Comme je ne sais pas combien de temps je resterai dans le couloir, je l'aménage du mieux que je peux car j'ai toujours au fond de moi cette nostalgie d'une vie antérieure; d'une vie que j'aurais vécue pleinement, et dont je n'ai plus de souvenirs. Effrayante parfois, cette vision du vide qui envahi. Et je sais que si je ne bougeais pas, cela me gagnerai et je plongerais. Car enfin, pendant ces passages à vide, qu'est-ce qu'il peut y faire froid dans ce couloir ... Hier, j'ai terminé le "Voyage au bout de la nuit" de Céline. A présent, le nez collé à la vitre du bus, je regarde les zombies du dehors ... les mêmes qu'à l'intérieur. Ils avancent sans s'arrêter dans leurs vies; eux, ils l'attendent leur nuit. Car ils croient que c'est la mort et ils en ont peur. La plupart d'entre-eux ne mériteraient pas de mourir, non. Pire. On devrait les condamner à vivre leur sale petite vie insipide, à perpétuité. Comme certains, moi j'y suis déjà dans la nuit; et parfois j'ai peur qu'elle ne dure trop longtemps. Ca y est ! Ca me reprend cette envie d'écourter le voyage ... l'espoir qu'elle arrive assez vite, la petite môme habillée en noir, douce et veloutée. |