19 décembre 2006
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Le feu crépite dans l'âtreoù les bûches se consument joyeusement.Autour de la cheminée et dans la pièce,les branches de gui pendent à côté des couronnes de houxqui ont été ornées de rubans rouges.Les camarades devisent par petits groupes,débattent sur la situation du monde.La tour de yul a été dressée sur la tableet une bougie en éclaire l'intérieur ;au milieu de la nuit, elle sera placée au-dessussymbolisant en cela le retour de la vie.D'autres bougies allumées,l'une rouge pour les amis absents,mais par le coeur présents,les autres bleue et verte,pour nos amis à venir et ceux disparus ;au plus profond de l'hiver,c'est le soleil qui renaîtà travers la lumièrede ces bougies allumées.Au fil de la soirée, je regarde ces visages ;nous n'avons pas tous les mêmes idées,mais nos sens battent au rythme de l'amitié,au rythme de cette tradition païenneperdurant à travers les âges.Et quand l'on se remémore les combats passés,le souvenir de nos camarades disparus flotte à nos cotés,dans nos coeurs, dans nos tripes, et dans nos pensées ;car la nuit où est plongée le monde dans lequel nous vivons,ne peut que nous donner l'espoir d'un nouveau soleil à venir.Et l'on fait ripaille en hommage à Dionysos, dieu de la fête et du vin,les carnets de chants circulant de main en main.Les mets les plus variés ornent la tableembaumant de leur fumet la grande salle ;ici, du saumon, de l'oie ; plus loin, du porc et du sanglierdisposés entre les bouteilles de bière et de vin.Le cheval à huit pattes d'Odin, Sleipnir,parcourra les douze nuits sacrées à venir,prolongement de ce lendemain de solstice.De part le monde, il y a de cela des années,d'autres personnes réunies en pareille harmonieautour d'une même table, en une semblable nuit,festoyaient la veille ou je suis né.