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  • : Ce blog réunit mes écrits depuis des années sur divers sujets : actualité, politique, fascisme, religion, sexe, amitié, sous forme de pamphlets, d' articles, de nouvelles et de poèmes. Il est mis à jour régulièrement. Bon voyage dans mon univers !
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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 21:51

Je vais vous remettre en mémoire une histoire que vous avez déjà entendue. L’histoire d’un type, dont, sinon l’affaire, mais surtout les motivations, ont été presque passées sous silence.
D’après les journaux, « C’était un militant associatif, politique et humanitaire. Il était polyglotte, licencié en histoire et titulaire d’une maîtrise en sciences politiques et de plus, fortement engagé politiquement : mouvance des socialistes, militant des verts, trésorier de la Ligue des Droits de l’Homme locale, missions humanitaires en Bosnie et au Kosovo, manifestant antimondialisation à Gênes, etc… »
Un jour de mars 2002, cet homme tuait huit personnes et en blessait quatorze autres en fin de séance du Conseil Municipal de la ville de Nanterre. Il s’appelait Richard DURN.

Dans un article la question se posait :

« Etait-il fou ? Cela serait plus simple, mais selon les graphologues, à l'examen de ses lettres expliquant son geste, son écriture révèle une " vivacité intellectuelle, beaucoup d'imagination, un être vif et réactif, mais aussi une personne anxieuse et tiraillée, bref une personne presque normale. Sur de soi, sain d'esprit, équilibré : peu le sont.

Un ( écrivain / sociologue ) Pierre Legendre, auteur de « La fabrique de l'homme occidental », a écrit qu’il faut à l'homme une raison de vivre. DURN lui, n’en avait plus. Dépossédé de tout, il disposait uniquement de sa violence pour s'exprimer ».

 


Richard Durn

Ceux qui me connaissent vont trouver que j’ai beaucoup de points communs avec lui. Les différences sont, qu’étant autodidacte je ne suis pas aussi diplômé qu’il ne l’était, mais que j’ai eu par ailleurs, jusque-là, la chance d’avoir plus de repères sociaux et affectifs que lui. C’est pourquoi, bien qu’ayant une passion pour les armes et méprisant trop la médiocrité de certaines personnes, je préfère me battre par écrit. Pour l'instant. Malheureusement, nous n’en sommes pas tous là.
*
Car combien sont-ils de Richard DURN en sommeil dans nos entreprises, que nous croisons dans nos vies de tous les jours ? à l’exemple de celui qui, dans les établissements d’une grande entreprise a tenté de s’immoler par le feu il y a quelques années ? Si cet employé avait raisonné autrement, que serait-il arrivé si celui-ci avait eu une arme ?

 

Il est hélas (?) à parier (ou à espérer ?) que les injustices de plus en plus avérées, les clivages sociaux qui s’agrandissent, conduisant parfois au découragement d’employés, de citoyens, d’un tas de gens qui ne pourront que s’exprimer individuellement que dans ce genre d’actes désespérés, se développera de plus en plus. C’est ça que vous voulez ? Qu’un type débarque un jour dans des établissements publics ou privés et qu’il commence à faire des cartons sur tout ce qui bouge ? Et un, et deux, et trois zéros en moins.

Seulement, est-ce que ce sont les responsables qui trinqueront ou des innocents ? Pensez-vous que ce type ira dans les bureaux de la direction et choisira ses cibles posément, ou tirera-t-il au hasard ? Car le hasard ne faisant pas toujours bien les choses, d’où sa terminologie, cela pourrait tomber malencontreusement sur vous, sur vos amis, ou quelqu’un de votre famille. Vous ne vous sentirez toujours plus concernés ce jour là ?
Et si ce jour-là arrive, si vous avez la chance de ne pas faire partie des victimes, vous aurez néanmoins celles-ci sur la conscience car vous n’aurez pas, en temps voulu, dire leur fait aux responsables qui sont à l’origine de tels drames, parce que ceux-ci se croient au-dessus des lois. C’est le mépris de ces gens et de leurs procédés qui amènent des gens comme Durn à commettre l’irréparable.

Pour l’instant, on parle d’un tas d’employés qui se sont déjà suicidés un peu partout en France, à cause d’agissements d’individus qui abusent de leurs petits pouvoirs.
*
Le pire c’est que cela n’est même pas uniquement le fait d’une hiérarchie mais comme j’en ai eu l’exemple ces temps-ci dans la boite où je travaille, d’un agent qui emmerde les employés d’une boite de sous-traitance car sa hiérarchie à lui a donné provisoirement la tâche oh combien importante, de surveiller 12 places de parking !

   

Petit bonhomme va ! Le genre Jugnot/Ramirez dans « Papy fait de la résistance » quand il débarque dans la cave de la famille Bourdelle : le petit concierge frustré s’est mué en gestapiste zélé. Et c’est toujours ces mêmes médiocres que l’on n’aimera pas avoir comme voisins à la prochaine guerre. Ces mêmes médiocres qui rediront après coup : « j’avais des ordres », « c’est-mon-chef-qui-me-l’a-dit-de-faire-comme-ça », « c’est pas de ma faute », etc …
Et la société actuelle préférant la médiatisation à la réflexion laisse passer des choses comme ça. Elle ne s’en émeut que quand cela fait du nombre : 8 personnes massacrées par-ci, 24 suicides par-là, mais que faisons nous des employés EDF qui se suicident ( une vingtaine ces dernières années, dont l’un se donnait la mort il n’y a pas quinze jours ), des dizaines de paysans suicidés, des suicides dans la police, chez Renault aussi, dans tous les corps de métiers, des employés qui crèvent dans leur coin comme des malheureux ?

 

Faudrait-il des suicides collectifs comme il y en a eu 1500 il y a quelques mois chez les agriculteurs en Inde ?
*
Il y a quelques jours, le journal l’humanité ( une fois n’est pas coutume ) faisait sa une avec un titre magnifique qui résumait toute la situation de détresse dans laquelle étaient les producteurs de lait en France.

« Entre mai et septembre six agriculteurs se sont suicidés dans le département de la Manche, indique Europe1. … Selon la Mutualité sociale agricole (MSA) du département il y avait eu un suicide d’agriculteur en 2008, trois en 2007, cinq en 2006, aucun en 2005 et onze en 2002. » lepost.fr
Combien faudra-t-il encore de morts pour que cette putain de société se mette enfin à réfléchir sur cette course au profit qui ne sert que quelques-uns au détriment des plus démunis ?
Car on préfère dire que ces gens là, ces suicidés, « n’étaient que des faibles » ; et l’on dit des gens comme Durrn, des suicidaires comme lui, que « ce ne sont que des fous ».

Formules simplistes, mais qui fonctionnent à fond sur les personnes qui préfèrent s’en remettre aux décisions du pouvoir quel qu’il soit, simplement parce que c’est le pouvoir, et qui s’en plaignent quand il est trop tard. Mais qu’ils se méfient : entre ceux qui se suicident et ceux qui tirent à tort et à travers, la palette des désespérés et des écœurés est large.

Che Guevara, dans son discours d'Alger, disait que pour faire bouger le monde, il aurait fallu « Créer deux, trois ... de nombreux Vietnam, voilà le mot d'ordre. »
Aujourd’hui, simplement, pour faire bouger la France, il faudrait qu’il existe deux, trois ... de nombreux Robert Durn. Voilà à présent le mot d'ordre. Et hélas ils existent ; c’est la société actuelle qui les a créés. Quand de-ci de-là ils vont se réveiller, il est à espérer que leurs cibles ne soient pas des citoyens inoffensifs.
Car si un jour l’envie de me supprimer me viendrait, il est sûr qu’alors je ne trépasserais pas tout seul. Tant qu’à crever, autant descendre avant de partir, quelques fumiers qui nuisent à la société. Ce sera déjà une bouffée d’air frais pour tous ceux que ces salauds harcèlent.
Non, la société n’a pas fini de pleurer ses morts. Et ce n’est pas en agitant le chiffon rouge d’une pseudo lutte des classes qui arrangera quoique ce soit. C’est au-delà.

   

Tant que l’on ne voudra pas remettre fondamentalement en question le corps établi de cette démo-crassie qui oppose et oppresse le peuple, tant que l’on prônera l’aberration du travail comme une finalité incontournable dans la vie, tant que l’on continuera d’avoir des divisions entre citoyens combinées par le pouvoir, le barillet de la roulette russe s’arrêtera de tourner de plus en plus souvent ...

... le problème, c’est que le barillet est plein ; à quand la prochaine balle ?
*
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