20 décembre 2006
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Je me réveille mais tu n'est plus là.Il est à peine six heures ; j'ai encore rêvé de toi.Une fois de plus ton image me suivra toute la journée ;une fois de plus et cela depuis quelques années.Rêve d'un livre que tu m'as empruntéque tu me rends sans aucun motif,et qui me revient rempli de jeux de piste,de faire-part que tu me laisse regarderde lettres volontairement oubliées ;comme un inventaire à la Prévertou une chanson nostalgique de Sheller.J'en veux à tes silences qui nous ont éloignés ;à tes non-dits qui nous ont séparés.Mais tu reviens souvent dans mes nuits.Vois ; encore aujourd'hui dans mes écrits,comme une insaisissable reine noirequi se balade de façon aléatoiresur l'échiquier de ma vie,parsemant de ton image enfuieles cases blanches de mes nuits.
Ouverte, une vieille barrière déglinguéecomme endormie sur le bord de la haie,délimite l'entrée du vaste champ de bléentouré simplement de petits murets.Le monstre de fer en droite ligne avance,avalant avec lenteur les épis de blé,les broyant de ses mâchoires acérées,séparant paille et grains, en une dorée semence.La moissonneuse recrache avec facilitésur le flanc de ses entrailles en acier,le blé fraîchement moissonné ;relâchant à l'arrière la paille dissociée.Sur la plate forme étroite les hommes s'activent avec entrain,ouvrant et refermant les vannes crachant le grain,faisant choir à terre les sacs après les avoir liés ;sacs grossis à l'image de nos débonnaires et bedonnants curés.S'installant à l'ombre de chênes centenaires,on s'arrête pour collationner après quelques heures ;pour se régaler des confitures préparées par ma mère,et boire une bolée de cidre avant de reprendre le labeur.La machine progresse doucement,laissant derrière elle un tapis de chaume rigide.Non loin derrière, la botteleuse la suit régulièrement ;petits points de métal dans le champ qui se vide.Les enfants vont et viennent gaiement,courant autour de la remorque, avec empressement ;rapprochant parfois avec peine, la paille dorée,que les adultes envoient avec dextérité.Les hommes chargent les bottes d'un jaune doré ;certains les enfourchent énergiquement, sans flancher,d'autres avec précision, les tassent bien rangées,afin que la pile ne verse pas plus tard, dans un fossé.Fermant la procession au point du jour,une autre remorque arrive à son tour.Pour un dernier voyage la nouvelle venuese gonfle aussi peu à peu de la récolte tant attendue.Tous s'activent dans une sorte de jubilation païenne,hommage des paysans à la terre nourricière qu'ils aiment ;et malgré l'effort, ils s'épongent le visage joyeusement,oubliant la sueur qui macule leurs vêtements.Le soleil a depuis longtemps décliné,et les phares du tracteur sont à présent allumés.On attendra bien demain pour le déchargement ;à la ferme, le repas est préparé qui attend.
Métaphore : phonétiquement,drôle d'expression pour exprimerpar un langage imagé, par mots cachés,quelques « véricruautés » de ce monde,pour ne pas crier haut et fort, dénoncer l'immonde.Par pudeur, j'y ai quelquefois eu recours,pour éviter un langage par trop coloré,sorte de bouée de secoursen ce qui concernait la sexualité.Il n'en est pas de même pour ce qui est de l'actualité.Pourquoi devrai-je m'embarrasser de langage fleuri,de métaphores même bien senties ?Pourquoi ? Pour ne par heurter certaines susceptibilités ?Dans l'urgence, il n'y a pas de place à l'imagé ;quand l'actualité est remplie de lâchetés,quand le non-dit est là pour tempérer.D'aucuns trouveront mes propos trop politiquesd'autres les trouveront trop anti-religieuxd'autres trop ceci, trop cela,trop, trop, trop, etc?toujours trop pour les frileux,Toujours trop quand il s'agit ici où là,d'appeler un chat, un chat.Mes mots essayent seulement d'être assez humainspour s'abaisser à l'oreille de certains,ceux qui préfèrent l'hypocrisie à la vériténon pas la mienne, mais celle des faits.De ces mots là qu'en importe la violence ;ce n'est pas faire offense,mais je n'ai pas enviede remplacer un oiseau crevé,par de paisibles écritsévoquant une âme qui s'en va voleter,remplacer une fleur fanée par la pollutionpar un symbole de beauté en train de se déshabiller.Offense à qui ?A celui qui ne veut pas prendre position ?A l'être humain qui ne sait plus qui il est ?ne veut se rendre compte de ce qu'il fait,dans un monde par lui dévasté ?Pourquoi dans mes écrits, prendrais-je des gants,pour accuser les abus de pouvoir la plupart du temps ?J'ai l'incompréhension du surhumainenvers l'être humain, cet apprenti sorcierqui se complaît dans la médiocritéd'un monde qu'il a commencé à pourrir.Et ces êtres humains avec leur soif de pouvoir,se permettent de juger ceux qui comme moimettent le doigt sur leurs petitesses,nous jetant la pierre comme aux chiens,car nous préférons le concept nietzschéen.Les mots exprimés sur du papierpar d'autres milliers d'êtres humainssimples créateurs, poètes, ou écrivains,ne remplaceront jamais asseztous ces cris par les pouvoirs étouffés ;ces cris poussés à travers toute la terre,de touts temps par les minorités.
Une lotus sevendéchire le matin blême ;plaque immatriculéeKAR 120 C.Coup de tonnerre,coups de poing sur un bureau laqué,les mâchoires se serrentun agent vient de démissionner.Une fiche à peine classéeun appartement enfumé,mais quel agent enlevé ?John DRAKE, rarement nommé ?Prisonnier au Village entouré de rôdeurs,d'une élite elle-même captive de ses peurs ;peurs de ne pas avoir de renseignements,de ne pouvoir cerner cet agent.Imaginaire ou réalité, à la fin,le numéro 6 est le numéro 1.Retour en mini-moke à la case départ,jeux de miroirs liquidant nos espoirs.Allégorie de l'individu face au pouvoir ;broyés par nos sociétés dites civilisées,combien sommes-nous de N°6 ignorésdont certains attendent le grand soir ?C'était un petit villageaux confins du pays de Galles,aux limites de notre imaginaire,d'inconsciences moutonnières.
Le feu crépite dans l'âtreoù les bûches se consument joyeusement.Autour de la cheminée et dans la pièce,les branches de gui pendent à côté des couronnes de houxqui ont été ornées de rubans rouges.Les camarades devisent par petits groupes,débattent sur la situation du monde.La tour de yul a été dressée sur la tableet une bougie en éclaire l'intérieur ;au milieu de la nuit, elle sera placée au-dessussymbolisant en cela le retour de la vie.D'autres bougies allumées,l'une rouge pour les amis absents,mais par le coeur présents,les autres bleue et verte,pour nos amis à venir et ceux disparus ;au plus profond de l'hiver,c'est le soleil qui renaîtà travers la lumièrede ces bougies allumées.Au fil de la soirée, je regarde ces visages ;nous n'avons pas tous les mêmes idées,mais nos sens battent au rythme de l'amitié,au rythme de cette tradition païenneperdurant à travers les âges.Et quand l'on se remémore les combats passés,le souvenir de nos camarades disparus flotte à nos cotés,dans nos coeurs, dans nos tripes, et dans nos pensées ;car la nuit où est plongée le monde dans lequel nous vivons,ne peut que nous donner l'espoir d'un nouveau soleil à venir.Et l'on fait ripaille en hommage à Dionysos, dieu de la fête et du vin,les carnets de chants circulant de main en main.Les mets les plus variés ornent la tableembaumant de leur fumet la grande salle ;ici, du saumon, de l'oie ; plus loin, du porc et du sanglierdisposés entre les bouteilles de bière et de vin.Le cheval à huit pattes d'Odin, Sleipnir,parcourra les douze nuits sacrées à venir,prolongement de ce lendemain de solstice.De part le monde, il y a de cela des années,d'autres personnes réunies en pareille harmonieautour d'une même table, en une semblable nuit,festoyaient la veille ou je suis né.
Caroleune douceroussequi planeà la frimoussede femme-enfantau charme envoûtantqui m'enflammeme pousseen doucede son regarddésarmantchaque soirsans espoirvers le néant